Instagram - La libération

Comme j’ai écrit dans mon premier article, la relation entre ma passion et la communauté qui l’entoure a toujours été ambivalente.

Mes premières années sur ForumAmontres ont été aussi catastrophiques que décisives. Je me suis souvent heurté à des personnes qui étaient de véritables murs. Je pensais apprendre mais finalement je me suis vite rendu compte qu’il y avait un ou deux courants de pensée majeurs, mais pas franchement plus que ça.

Remettons dans le contexte. J’ai obtenu ma première montre à mes 18 ans. Ma mère étant dans l’horlogerie (vente) et dans la joaillerie, l’idée de la montre au passage à l’âge adulte faisait sens pour elle. J’ai reçu, pour cette occasion, une Longines Conquest Chrono. C’est là que tout a commencé.

La première.

La première.

J’ai voulu en savoir plus pour la première fois de ma vie. Cet objet a vraiment changé ma vie. Vous connaissez tout ça, je pense. On commence à taper sur internet la référence, la marque, le modèle, etc. 

Les premières propositions de Google vous amènent sur le site de la marque, puis il y a une autre proposition sur un forum, puis un autre, etc. Les mots « ETA », « automatique », « cadran », « index », et tout un tas d’autres mots qui ne vous avaient jamais traversé l’esprit deviennent des questions auxquelles il faut une réponse. Des détails qui, d’un coup, s’illuminent sur la montre comme si vous ne l’aviez jamais regardée avant.

C’est la partie agréable de la découverte de ce monde. Puis, il y a la re-descente. Comme dans toute bonne drogue, il y a un une phase moins rigolote. Dans l’horlogerie, c’est le fait que ta montre ne corresponde pas aux critères de ce qu’on aime habituellement dans une montre. On apprend vite qu’il y aurait une bonne façon d’aimer les montres. Seuls certains modèles trouvent grâce aux yeux de la majorité.

Nan mais celle la, ça va.

Nan mais celle la, ça va.

Nous sommes projeté·e·s dans un monde où d’abord on n’aime pas Rolex. Trop cher, trop bling-bling, tout le monde en a une, et parce qu’on n’a pas de quoi s’en payer une, surtout pour ça en fait. Souvent, ce n’est même pas une question de moyen réellement, mais d’être capable de se contenir d’acheter une montre tous les mois et d’économiser pour en acheter une seule tous les 2-3 ans.

Puis finalement, avec le temps, on aime les Rolex. Puis, le comme neuf apparaît. Il faut une montre aux conditions parfaites, pas de rayure, pas de polissage, la boîte, les papiers, etc. Bref, tout ce qui conditionne la collection de montres aujourd’hui. 

C’est l’escalade, à chaque fois qu’on traine sur ces forums, c’est la même rengaine. On liste les imperfections. On pointe les problèmes. Serait-ce une fausse ? Ou alors on est banalement content·e pour l’autre. On oscille entre jalousie, admiration et condescendance. Peu de place pour l’autodérision, on est sérieux·se dans ce qu’on aime. Beaucoup de débats creux et d’insultes tout juste dissimulées. Mon dieu, que ça ne me manque pas du tout.

la plus débattue de toutes.

la plus débattue de toutes.

Personnellement, ce qui m’a détourné de cette façon de collectionner, c’est mon oncle qui est aussi collectionneur. Il aime les montres pour les objets mythiques qu’elles sont. Dans leurs perfections comme dans leurs imperfections. J’ai fini par apprécier cette façon de voir les choses. 

Mais le fait de vivre ma passion autrement ne veux pas dire que je veux me fermer à la communauté ou au partage. 

Du coup, de forumamontres, je suis passé à Instagram dans un compte 100% montres. C’est là que j’ai commencé à pouvoir m’épanouir. L’avantage de cette plateforme, c’est l’unilatéralité  du partage. Je partage ma collection, les pièces que je vois, que je touche. Les autres font de même. Point. Pas de jugement, pas de « mouais pas top la condition ». Si tu n’aimes pas, tu ne t’abonnes pas. C’est simple et ça permet de voir des choses que jamais on ne pourrait voir dans un groupe uniquement francophone. Mais la véritable différence se trouve dans l’absence de jugement. Personne pour venir te dire que ta montre est comme ci ou comme ça, polie, relue, aiguilles changées, etc.

Le fait de pouvoir échanger dans une communauté internationale permet aussi de belles rencontres avec des expert·e·s dans certains domaines. J’ai appris, après plusieurs discussions avec plusieurs experts, que mon Universal Genève Polerouter avait une grosse particularité au niveau de son cadran : il manque des points indiquant les heures -indexes-. Pour une montre qui n’a encore que peu été documentée, la possibilité d’accéder au savoir de cette poignée de personnes, qui ont pris le temps de scruter dans le moindre détail une seule et même montre (voir une seule référence parfois)… Je trouve que ça change la donne considérablement.

Petite série de wristshot “à la va vite”…

Pour finir, je dirais que Instagram a vraiment changé le game de la communauté horlogère. J’ai trouvé un bassin de passionné·e·s bienveillant et axé sur le partage. À la recherche de modèles incongrus.

Je vous incite vraiment à vous y mettre si vous n’y êtes pas déjà. Voilà le mien, passez voir et discuter ! Partagez vos pièces avec nous -la communauté Instagram- ! Je vous attends ! Pour ceux et celles qui sont déjà présent·e·s sur la plateforme, faites coucou !!

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La condition est clé.

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