Mieux que Pokémon : Or Jaune et Or Blanc
Aujourd’hui, laissons nous sombrer dans les limbes des références Rolex en auscultant à la loupe les Rolex Day-Date dont je suis tombé fou amoureux grâce à nos amis de Veritas Vintage Watches.
Petit préambule : Alex a toujours eu la gentillesse de me prévenir quand il avait dans les mains des pièces incroyables et peu courantes. Grâce à lui, j’ai eu accès à des montres auxquelles je n’aurais jamais eu accès autrement.
Le problème c’est que ces rendez-vous risquent de me coûter cher pour mes 30 ans.
Après m’avoir envoûté avec ces Day-Dates -mais aussi m’avoir dégoûté des Datejust, on en reparlera- en me montrant pas mal de variations. J’ai fini par me dire qu’il serait cool d’écrire un article autour de ces modèles d’exception moins abordables et donc moins populaires que leur petites sœurs les DateJust.
Je m’étais toujours dit que je m’achèterais une Datejust ou la « Datejust avec le jour ». Mais je n’avais jamais voué un amour inconditionnel, du coup, je n’ai jamais eu de véritables connaissances solides sur ces modèles. Je me suis dis qu’un jour je tomberais sur une qui me taperait dans l’œil et que je l’achèterais, voilà tout.
Encore une fois, ma rencontre avec Alex a tout changé. J’ai donc appris quelques infos sur ce coup de foudre horloger. Je vais tenter de vous les résumer.
Déjà, elles sont quasiment toutes en métaux précieux. Beaucoup en or jaune, moins en or blanc et encore moins en or rose (mise à part les modèles modernes). Ne prenez pas votre air snob derrière votre écran, moi, je ne le savais pas.
Elles sont en feu niveau prix. On en trouvait pour plus ou moins 8000€ avec bracelet il y a peu. Aujourd’hui, plus rien de vraiment correct en dessous de 14000€ (6000€ balles en quelques années, crypto quoi !?).
Les versions en or blanc sont plus lourdes que les or jaunes. C’est très impressionnant d’en porter deux en même temps dans la main.
Voilà ce qui a changé dans les versions entre 1956 et 1999 :
Réf. 6510, 6511 et 66XX de 1956 au début des années 60
11 ans après la création des modèles DateJust, Rolex reprend le boitier Oyster 36mm et la lunette cannelée, y ajoute le jour et créé les modèles 6510 et 6511. Produites pendant une année seulement puis suivies des référence 66XX. Elles sont déjà toutes en métaux précieux, or 18k et platine. Ce qui fait une véritable différence, c’est un bracelet encore jamais présenté : ce qu’on appelle aujourd’hui le président. Le passage de 65XX à 66XX est marqué par le changement de calibre avec l’introduction du 1055 qui permet à Rolex d’obtenir une certification COSC.
Réf. 4 chiffres en 18XX a partir de début 1960 jusqu’en fin des années 70
Arrive l’appellation officielle “président” qu’on impute au président Lyndon Johnson qui fut le premier à arborer une Day-Date avec un bracelet “président”.
Avec cette référence, Rolex va multiplier les variations tant de finitions (bark, lunette lisse), que de cadrans, d’aiguilles, de métaux précieux utilisés (dont notamment l’or rose et l’or blanc).
Dans la fin des années 70, avant l’arrêt des 4 chiffres, Rolex ajoute une fonction “stop seconde” (“haking second”) qui signifie l’arrêt de l’aiguille des secondes lorsque qu’on tire la couronne.
C’était particulièrement compliqué de mettre à l’heure ces modèles jusqu’en 1977. Rolex a amélioré le mouvement pour que ce soit plus simple.
Réf. 5 chiffres a partir des années 70 jusqu’en 2000
Première évolution : les réf. en 180XX.
A part l’introduction d’un verre en saphire, le véritable changement fut l’apparition des mouvements avec fonction “quick-set” qui permet une mise à l’heure et à la date rapide sans passer par l’aiguille des heures. Le nombre de combinaisons possibles continue à croître sans remise en question du modèle particulière.
Ensuite, les réf en 182XX.
Dix ans après les 180XX équipées du calibre 3055, Rolex propose le 3155 qui a comme grande évolution le “double quick-set” qui permet de changer indépendamment le jour et la date.
La fin de mon intérêt personnel:
Les modèles en réf à 6 chiffres (118XXX) sont assez similaires aux 5 chiffres (même mouvement, même boitier) mais changent légèrement la boucle du bracelet président. Cette référence apparait en 2000.
A partir de 2008, Rolex sort une version en 41mm. La Day-Date II.
Bien sûr, ce n’est pas exhaustif, il y a le passage par une version Quartz (réf. 19018), tous les modèles spéciaux avec les cadrans stella et il y a même eu quelques modèles en acier qui se vendent pour une bonne centaine de milliers d’euros.
En essence, on est donc sur un modèle qui a peu bougé avant l’arrivée des références à 6 chiffres et la Day-Date II. Quand je dis peu bougé ce que je veux dire c’est qu’on reste sur le même boitier 36mm Oyster et 3 changements notables de mouvement en 44 ans. Comme toujours dans le vintage, c’est quand même assez le bordel car beaucoup de variations de combinaison existent. Le bracelet président, bien qu’il marque le modèle et lui donne son aura, n’est pas présent tout le temps. On trouve beaucoup de modèles avec des Jubilé en or et même des Oyster en or eux aussi.
Personnellement, à la base, j’étais particulièrement attiré par le combo or jaune / cadran noir. Mais les variations que Veritas Watches m’a gentiment laissé approcher, m’ont finalement fait dire qu’il n’y avait pas vraiment de mauvaise combinaison.
Si vous parlez anglais, il y a une vidéo de KOV (King Of Vintage) qui n’est d’autre que la tête de la boutique Amsterdam Vintage Watch, que je vous recommande.
Il y a, dans cette vidéo, pléthore de Day Date introuvables ou/et impayables qui ont l’avantage de démontrer la variété de possibilités et la capacité de cette tocante de n’être quasiment jamais moche.
Un modèle néanmoins m’a le plus marqué, malgré le fait de ne pas avoir eu la chance de l’avoir véritablement en main, c’est une montre vu au poignet d’Alex (Veritas Vintage Watches encore). C’est un modèle équipé d’un cadran blanc porcelaine. Je ne sais pas si une photo pourrait lui faire hommage correctement. Ce n’est pas une montre discrète. Entre l’or Jaune et le clinquant du cadran blanc, on est clairement sur un statement plus qu’une daily watch. Mais bon dieu la gueule que ça a.
C’est bien ça l’idée de cette Day Date qui me plait tant. Sa versatilité. D’un côté, on a l’aspect très « bling » de la montre tout or (bien que cela soit déjà moins vrai sur les modèles or blanc). D’un autre, elle est capable de s’adapter si le besoin s’en fait sentir en lui changeant le bracelet 18K en un cuir plus docile et civilisé. Elle devient alors une montre portable, qui peut se faire oublier grâce à ses dimensions.
Ça, beaucoup peuvent le faire, se faire oublier. Mais peu peuvent, en cas d’extrême nécessité, revêtir une robe de soirée à l’allure grandiose : le bracelet “Président”.
Ce bracelet hante mes nuits. Surtout la version avec le “concealed clasp”. Rien ne vient briser la ligne de ce bracelet. Juste cette couronne à cheval entre deux maillons, qui vient comme sceller au poignet, à la façon d’un sceau de cire, ce superbe objet de mes désirs.
Bref, grâce à la Day-Date, il ne reste rien entre vous et la classe absolue.
Enfin, rien... Plus ou moins 14000€ quand même.
Le rêve reste permis, et on peut se rassurer en se disant que c’est plus accessible qu’une Daytona. Malgré que ça représente environ 40 Seiko à 350€ pièce.
Merci à Alex de Veritas Vintage Watches pour les photos, les infos et les essais. Retrouvez-les sur Instagram, même si vous n’êtes pas client·e, faites du lèche vitrine ! Ça vaut le coup !
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Sources : Diamonds by Raymond Lee (en anglais), Krono 360, Rolex, Phillips.